parcours.
Architecte urbaniste diplômée de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Belleville, j’ai exercé pendant une quinzaine d’années au sein de l’agence TVK à Paris, où j’ai mené des réflexions sur la ville, ses infrastructures, le paysage et les espaces publics.
Avec le temps, la matière terre s’est imposée comme un prolongement naturel de mon parcours, me permettant d’engager un dialogue plus intime et sensible entre l’Humanité, l’Architecture et la Nature. Captivée par le Land Art, l’architecture, notamment moderne et brutaliste, mais aussi par les paysages façonnés par le temps — reliefs, strates, érosions —, j’ai trouvé dans la céramique un terrain d’exploration à la fois concret et symbolique.
Mon travail s’inscrit dans la continuité de mon expérience architecturale : une manière de traduire et de réinterpréter notre environnement, qu’il soit construit ou organique, en perpétuelle mutation. Chaque pièce devient un fragment de territoire, un microcosme où matière, lumière et espace se rencontrent pour évoquer le vivant.
fragments de territoires. sculptures à habiter.
Mon travail explore la manière dont l’architecture, la matière et les formes naturelles façonnent notre perception du territoire. Chaque pièce est pensée comme une micro-architecture : une entité autonome mais ouverte à l’assemblage, à la recomposition, à la mutation — à l’image des dynamiques collectives qui façonnent nos villes et nos paysages.
Entre sculpture et design, mes créations se développent à partir de volumes architecturés ou plus organiques, travaillés à la main, qui traduisent à la fois une forme de rigueur géométrique et l’expressivité brute du matériau. Elles évoquent tour à tour des “pièces urbaines”, des fragments de territoire ou des paysages minéraux — autant de terrains exploratoires, sensibles et évolutifs.
modularité et assemblage comme principe d’écriture.
La modularité est au cœur de ma démarche, envisagée comme une analogie avec la société, les structures naturelles ou les jeux de construction. Elle permet de penser l’objet comme un système ouvert, en mutation. Par des jeux de compositions, de pleins et de vides, de strates et de porte-à-faux, se déploie une œuvre en évolution permanente — que ce soit un mobilier sculptural, un bas-relief mural ou une installation.
Chaque module est une unité — volume, creux, relief ou porte-à-faux — pensée pour dialoguer avec les autres, pour dessiner un tout à géométrie variable. L’ensemble devient un paysage construit, un territoire à recomposer. Cette approche engage aussi l’usager comme acteur de son environnement : libre à lui d’agencer, détourner, interagir.
écrire le temps et l’espace avec la lumière.
Les jeux d’ombres et de lumière animent la surface, amplifient les reliefs et réactivent l’objet dans le temps. Cette dimension temporelle, mouvante et perceptive, est centrale dans mon approche. Elle donne à chaque création une présence vivante, qui dialogue avec l’espace, le moment et le regard.
construire avec la Terre.
En écho à mon parcours d’architecte, je conçois chaque pièce comme une construction à l’échelle intime, une géographie condensée. Le grès, matière brute, géologique, devient le socle de cette exploration. Sa plasticité me permet de travailler sur les notions d’ancrage, d’équilibre, de masse, mais aussi d’imperfection, de trace, de transformation.
Je cherche à tisser un lien entre humain, matière et espace, à travers des objets ouverts, à la fois fonctionnels et contemplatifs, porteurs de récits et de possibles.